Le sampler et l’échantillonnage


Dans ce chapitre, on parlera principalement du sampler (échantillonneur en français) en tant qu’instrument de musique. Mais toutes ces notions restent valables pour toutes les formes d’échantillonnage, que ce soit pour un CD, un DAT, magnétophone numérique, un ordinateur…

1/ L’échantillonnage


Une forme d’onde simple est convertie en signal électrique.

Un magnétophone analogique enregistre ce signal en convertissant les variations électriques en variations magnétiques, et les imprime de la même manière ( de manière analogique) sur la surface magnétique de la bande.


L’échantillonnage, que ce soit avec un sampler ou avec un magnétophone numérique, fonctionne différemment. Le niveau du signal est mesuré, ou échantillonné, des milliers de fois par seconde et chaque valeur est enregistrée sous forme de nombre, donc de manière numérique.


La même forme d’onde enregistrée numériquement :

L’échantillonneur n’enregistre pas vraiment le son mais plutôt encode une série de nombres discrets, chacun représentant le niveau du signal à un instant donné.
A la lecture, l’échantillonneur reconstruit le signal original en produisant un signal électrique correspondant au nombre en mémoire. Ce signal est amplifié et envoyé sur les haut-parleurs qui les retransforment en pressions acoustiques.


2/ La fréquence d’échantillonnage


La fréquence d’échantillonnage détermine le nombre de fois où le signal est échantillonné ( c’est-à-dire le rapprochement des points sur les schémas). Une fréquence d’échantillonnage à 30 kHz, par exemple, correspond à 30 000 échantillons par seconde. Une fréquence d’échantillonnage plus élevée va donner une image plus précise du son et une meilleure réponse dans les aigus.
Les fréquences les plus utilisées sont de 44.1 kHz (CD), 48 kHz (DAT), ou 96 kHz.


3/ Artefact (ou repliement, ou aliasing)


Un magnétophone numérique ne peut échantillonner de manière fidèle que des fréquences dont la valeur est égale à la moitié de la fréquence d’échantillonnage. Cette fréquence (la demi-fréquence d’échantillonnage) est appelée fréquence de Nyquist. Enregistrer une fréquence supérieure à la moitié de la fréquence d’échantillonnage produira des artefacts (ou aliasing, ou repliement ) c’est-à-dire la création à la relecture, d’un faux partiel (alias) à une fréquence inférieure à la fréquence de Nyquist.


Prenons un exemple extrême. Echantillonnons le même signal que précédemment à une très basse fréquence d’échantillonnage.


En rejouant le son ( i.e. les points) la forme d’onde ne ressemble plus à l’original. C’est une fréquence plus basse.

4/ Les boucles sur le sampler


Pour des raisons d’économie de mémoire, on préfère ne pas enregistrer entièrement les sons que l’on veut rejouer. Mais surtout, on souhaite que le son dure le temps pendant lequel la touche du clavier est enfoncée, quelle que soit la durée du son original. C’est pourquoi on utilise le bouclage.


Une note grave de piano dure une trentaine de seconde. Il serait peu économe d’enregistrer l’événement entièrement. Une fois les transitoires d’attaque éteints, l’évolution de la forme d’onde périodique est beaucoup plus facile à modéliser. On peut donc sélectionner un certain nombre de périodes et les lire en boucle (boucler une seule période donne la plupart du temps la sensation d’un son soudainement statique). En général, les données situées derrière la boucle deviennent inutiles et peuvent être supprimées (tronquées), sauf cas particulier où l’on veut lire des transitoires d’extinction (loop and release par exemple pour le retour du sautereau d’un clavecin) ou d’instruments permettant la lecture de boucles successives...

5/ Les couches


Sur un sampler, on peut vouloir empiler plusieurs couches de sons qui se déclencheront alternativement ou simultanément. Par exemple on peut vouloir entendre le bruit du marteau du piano qu’on isolera et qu’on affectera à chaque note, en plus du son des cordes. On peut aussi déclencher un type de son à faible vélocité d’enfoncement des touches et un autre à haute vélocité, par exemple pour l’enregistrement d’une cymbale respectivement jouée piano puis fortissimo et dont le spectre et l’enveloppe ont donc varié grandement. De même, le timbre d'un instrument varie en fonction de la hauteur de la note jouée. Il est donc nécessaire de prendre plusieurs échantillons d'un même instrument à des hauteurs différentes et de les affecter aux différentes notes du clavier.


6/ Les modulations


La plupart du temps les échantillonneurs disposent des mêmes modules que les synthétiseurs. Ainsi, les contrôleurs comme les enveloppes de filtre ou d’intensité, les LFO, permettent de rendre le son plus crédible ou plus vivant.

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