Le principe de fonctionnement des instruments

1/ Principe de fonctionnement des instruments à cordes


1.1 Les quatre modes vibratoires d’une corde

Une corde excitée par un archet vibre selon quatre modes différents : mode transversal , longitudinal, torsionnel , et mode d’octave si l’un des points de fixation est mobile. Ces quatre modes coexistent et déterminent le spectre de la corde isolée.


1.1.1La vibration transversale


Elle est observable à l’œil nu. La fréquence est inversement proportionnelle à la longueur, proportionnelle à la racine carrée de la masse linéique. Plus on tend la corde et plus la fréquence est aiguë. C’est la fréquence fondamentale de la corde. Elle est accompagnée théoriquement d’harmoniques justes dont l’amplitude est inversement proportionnelle à leur rang (ex : l’harmonique 3 est à une amplitude 3 fois plus faible que le fondamental). Dans la réalité, on s’éloigne de ce modèle d’autant plus que la corde est raide, c’est-à-dire moins longue, moins fine et moins tendue.


1.1.2 La vibration longitudinale


la corde s’étire et se contracte périodiquement, les amplitudes sont très faibles. Cette vibration implique une élasticité de la corde. Cette vibration correspond plus au " timbre " de la corde plutôt qu’à sa hauteur. A l’exemple de la vibration transversale, ce mode vibratoire est accompagné de son cortège d’harmoniques de tous rangs.


1.1.3 La vibration de torsion


Le son donné par la vibration de torsion est généralement plus grave que le fondamental transversal. Cette vibration conditionne le timbre qui est donc lié au module de rigidité. Le guitariste et le harpiste peuvent faire tourner la corde lorsqu’ils la pincent; le violoniste fait de même avec son archet. Dans les cordes frappées, le mouvement torsionnel n’existe pas. Ce mode vibratoire est également accompagné de son cortège d’harmoniques de tous rangs.


1.1.4 La vibration d’octave


Il existe dans la quasi-totalité des instruments à cordes, le point de fixation n’étant jamais rigide, elle favorise l’harmonique 2. En effet, pendant une période de la corde, le point de fixation mobile aura bougé deux fois, produisant ainsi un son à l’octave du fondamental transversal. Ce mode vibratoire est lui aussi accompagné de son cortège d’harmoniques de tous rangs.


Les quatre modes vibratoires, combinés en vibration globale (dans laquelle le mode transversal est prépondérant), déterminent le spectre, le timbre de la corde isolée. Celui-ci est donc fonction de la façon d’attaquer la corde et des dispositions de fixation des extrémités de la corde.


1.2 Oscillations de relaxation


A cela s’ajoutent d’autres phénomènes. Une corde attaquée par un archet produit des oscillations de relaxation, riches en harmoniques de tous rangs. A petite vitesse l’archet colle à la corde à cause de la colophane, mais à grande vitesse il glisse. Quand on commence à tirer l’archet, la corde reste collée à un point de la mèche jusqu’au moment où elle décroche brutalement. Puis elle accroche de nouveau et ainsi de suite. Le mouvement de la corde est plus lent dans le sens de déplacement de l’archet, plus rapide dans le sens contraire. C’est pourquoi la corde frottée produit une forme d’onde en " dent de scie ", traduisant une oscillation de relaxation riche en harmoniques de tous rangs.


1.3 Découpage en fuseaux de la corde


En effleurant la corde avec le doigt, au milieu, au tiers, au quart de sa longueur, la corde se divise alors en deux, trois, ou quatre fuseaux et on entend des " harmoniques effleurés ", qui sont en fait des sons nouveaux ont une fréquence voisine des harmoniques du fondamental de la corde entière.

 

2/ Principe de fonctionnement des instruments à vent


2.1 Les excitateurs


Il n’existe que deux moyens pratiques pour exciter une colonne d’air : c’est de souffler sur un biseau, une arête du tuyau, ou bien d’y adapter une anche.


2.1.1 Le système lame d’air-biseau


Une arête placée devant la sortie d’air fait osciller celui-ci alternativement de part et d’autre de l’obstacle, et on entend alors un léger sifflement, généralement très aigu, c’est le son de biseau. En forçant, le son monte et devient plus intense. C’est ce sifflement, ce bruissement qui apparaît dans les transitoires d’attaque des tuyaux à bouche et lance avec un petit retard le régime normal du tuyau : on l’observe dans tous les types de flûtes.


2.1.2 Le système des anches


Une anche est une lamelle de métal, de bois ou autre matériau élastique, relativement étroite, longue et mince. Elle produit un son de hauteur bien défini dont la fréquence s’appelle la " fréquence propre de l’anche ".

2.2 Les résonateurs


2.2.1 Loi des tuyaux


Le son donné par un tuyau est d’autant plus grave que ce tuyau est long. Pourquoi ? Rappelons d’abord que le son se déplace dans l’air, mais qu’il n’y a pas de déplacement de matière, une molécule d’air pousse sa voisine et ainsi de suite. Il y a donc déplacement de mouvement, c’est une onde progressive.


Lorsque que celle-ci rencontre un obstacle solide, l’onde rebondit et reste une compression, on dit qu’elle est réfléchie sans changement de signe.


Lorsqu’elle rencontre un trou, l’onde sort par le trou mais produit simultanément une brusque dépression en arrière du trou. Elle va donc se réfléchir sur le trou et cheminer en sens inverse vers la source. L’onde est réfléchie et devient une dépression, on dit qu’elle est réfléchie avec changement de signe


2.2.2 Cheminement d’une compression dans un tuyau fermé (bourdon) et ouvert.


Sur un obstacle solide (fond), l’onde se réfléchit sans changer de signe. Sur une extrémité ouverte, l’onde se réfléchit avec changement de signe. Pour accomplir un cycle complet avec un tuyau fermé, l’onde parcourt quatre fois le tuyau ; avec un tuyau ouvert, elle ne fait que deux trajets : on comprend pourquoi le tuyau fermé sonne à l’octave grave d’un tuyau ouvert de même longueur.


2.2.3 Nœuds et ventres


Quand une compression rencontre une autre compression, à la suite de ces allers-retours successifs, on obtient un nœud, les compressions s’annulent. Réciproquement, au même point deux compressions peuvent s’ajouter : c’est un ventre de pression. Toutes choses égales, les nœuds et les ventres deviennent d’autant plus nombreux que le tuyau est plus long et la fréquence périodique d’excitation plus grande. Lorsque la fréquence d’excitation est un multiple exact de la fréquence propre du tuyau alors excitation et tuyau entrent en résonance.


2.2.4 Trou latéral dans le tuyau


C’est un problème théorique compliqué, cela n’équivaut pas à couper le tuyau au niveau de la perce. On retiendra que le son monte au fur et à mesure qu’on agrandit un trou et qu’on le rapproche de l’embouchure.


2.2.5 Le problème de couplage excitateur - tuyau


Dans les tuyaux à bouche, l’onde stationnaire périodique détermine la fréquence de l’oscillation de la lame d’air. Pour les anches, il faut distinguer deux cas. Si l’anche est forte, elle impose sa fréquence au tuyau. Si elle est faible, c’est l’onde stationnaire qui l’emporte et détermine la hauteur du son. En réalité, il existe bien sûr des réactions réciproques très compliquées.

 

3/ Principe de fonctionnement des instruments à percussion


3.1 L’excitateur


Une plaque frappée peut vibrer de quatre façon selon le point d’excitation :


-vibrations transversale (dans le sens de la largeur)
-perpendiculaire( dans le sens de l'épaisseur)
-longitudinale
-et de torsion.
Dans la réalité, ces quatre modes coexistent toujours avec des rapports d’intensité variant selon les conditions de l’excitation (point de frappe et point de fixation).
-point de fixation (ex. xylophone)
-point d'excitation
-résonateurs
-baguettes.


La classification des instruments à percussion se fait en fonction de leur mode d'ébranlement :


-Pilonnage: bâtons et planches (primitif)
-Secouement: hochets, sistres, maracas et grelots
-Entrechoc: cymbales et castagnettes
-Grattement et frottement: racles et harmonica de verres
-Pincement: guimbardes
-Frappement: gongs, cloches, caisses, xylophone, etc.


La classification des instruments à percussion se fait aussi en fonction du spectre rayonné:
-tiges ou règles
-plaques: Cymbales, cloches
-membranes.


3.2 Les résonateurs


C’est une caisse ou un tuyau placé sous la plaque.

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