Acoustique - Propagation et production des sons

 

La production et la propagation des sons sont liées à l’existence d’un mouvement vibratoire. À la source, le milieu est déformé (par un choc, une compression, etc.) et, par suite de son élasticité, la déformation gagne les molécules voisines qui, dérangées de leur position d’équilibre, agissent à leur tour de proche en proche. Le phénomène se produit sans transport de matière. Les particules du milieu entrent en vibration les unes après les autres autour de leur position d’équilibre. La déformation se propage dans le milieu selon une onde. On dit que le son se déplace en ondes sonores ou acoustiques . Une image habituellement donnée pour illustrer ce phénomène est celle des rides se déplaçant sur une nappe d’eau dans laquelle on a jeté une pierre. La distance parcourue par une ride dans l’unité de temps s’appelle la célérité de l’onde; la distance entre deux crêtes ou deux creux successifs s’appelle la longueur d’onde.


La célérité du son dans l’air dépend de la température. À la température ordinaire, elle est de l’ordre de 340 m/s. Dans d’autres milieux que l’air, le son se propage à des vitesses différentes. Ainsi, dans l’eau à la température ordinaire, elle atteint 1 500 m/s.


Dans le langage courant, on distingue les sons forts et les sons faibles. Cette distinction est liée à l’amplitude des vibrations de l’air qui transmet les sons à l’oreille. Devant la bouche d’une personne parlant normalement la pression de l’air varie seulement d’un millionième de la pression atmosphérique. Cela montre la sensibilité de l’organe du sens de l’ouïe. La propagation des vibrations est en même temps une propagation d’énergie mécanique. Pour engendrer une sensation sonore chez une personne jeune, il suffit d’une énergie de 10-16 watt par centimètre carré.


L’énergie transmise par unité de surface s’appelle l’intensité de l’onde sonore. Elle peut se mesurer en watt par centimètre carré, mais on lui préfère une unité moderne: le décibel. À proprement parler, le décibel est une unité relative, pour laquelle il faut choisir une intensité de référence. Par commodité, on prend souvent pour cette dernière l’intensité correspondant au seuil d’audibilité. Une conversation normale a alors une intensité d’environ 50 dB à une distance de quelques mètres.


On constate que plus on est éloigné de la source, plus faible est l’intensité sonore. Cela vient de ce que l’énergie totale, à un instant donné, se propage dans toutes les directions et que, la distance augmentant, elle est répartie sur des surfaces de plus en plus grandes, ce qui diminue d’autant l’énergie par unité de surface, c’est-à-dire l’intensité. Ainsi, pour un milieu illimité, homogène, l’énergie se retrouve après un certain temps sur une sphère dont la surface augmente comme le carré de la distance. L’intensité sonore décroît donc comme l’inverse du carré de la distance. Cette situation idéale est rarement rencontrée car les milieux ne sont ni illimités ni bien souvent homogènes. Cette loi de l’inverse du carré de la distance n’est pas entièrement satisfaisante car elle néglige une autre cause de diminution de l’énergie sonore: l’absorption du son et sa transformation en chaleur. Cette absorption est très grande dans les milieux visqueux. Elle est d’autre part renforcée par les réflexion, réfraction et diffusion du son.


Le son, comme les autres phénomènes ondulatoires (lumière), manifeste les propriétés de réflexion et de réfraction. Un exemple familier de réflexion est l’écho produit lorsqu’un son fort et net est émis devant un mur élevé. Moins évident peut-être est le renforcement du son dans une salle. En effet l’auditeur reçoit, outre l’onde directe, les ondes réfléchies sur les murs, le sol et le plafond, ce qui renforce l’intensité. Cependant le phénomène peut avoir des aspects négatifs. Les ondes réfléchies n’arrivent pas simultanément à l’oreille de l’auditeur, ni en même temps que l’onde directe. Il y a réverbération du son, ce qui peut nuire à la compréhension. Il faut alors aménager la salle, c’est l’objet de l’acoustique architecturale.


La réfraction des sons est moins évidente. Elle peut avoir lieu lorsque l’onde se propage dans un milieu non homogène où règne un gradient de température ou de salinité. Elle rend compte des différences notables d’audibilité à l’air libre en fonction des conditions météorologiques.


La réflexion et la réfraction du son jouent un rôle capital dans la méthode de sondage sous-marin utilisant les ondes acoustiques.
Une des propriétés les plus frappantes du son est sa capacité de contourner les obstacles. C’est une illustration d’une des caractéristiques générales des ondes: la diffraction. Un exemple intéressant en est donné par la tête de l’homme. La théorie et l’expérience montrent qu’un son produit une plus grande intensité si sa source est située sur la ligne des oreilles que si elle est placée à la même distance en avant ou en arrière de la tête. Lorsque les obstacles sont relativement petits (par exemple, des gouttelettes de brouillard), l’onde est diffusée dans toutes les directions.


Outre l’intensité, une caractéristique essentielle des sons est la hauteur. Lorsqu’on entend successivement deux sons, on distingue instinctivement un son plus aigu et un son plus grave. La grandeur physique qui correspond à cette qualité est la fréquence. Cela se voit aisément dans l’étude des sirènes. Dans ces appareils, la perturbation sonore est créée par les interruptions brusques d’un filet d’air tombant sur un disque tournant, percé de trous. Lorsque la vitesse de rotation du disque augmente (ce qui correspond à une fréquence plus grande), le son est plus aigu. La relation entre la hauteur et la fréquence du son n’est cependant pas toujours aussi simple, comme on peut s’en rendre compte avec la voix humaine et les instruments de musique. C’est pourquoi il est plus avantageux de se limiter, au départ, à des sons purs, émis par exemple par un diapason.


Dans une onde sonore purement sinusoïdale, le temps nécessaire à un cycle complet de variation de la pression s’appelle la période. L’inverse de la période exprimée en secondes est la fréquence de la vibration exprimée en hertz. La distance parcourue par l’onde pendant une période s’appelle la longueur d’onde.


Un des traits importants relatifs aux sons purs est la différence de sensibilité de l’oreille à leur égard. Des vibrations de fréquences inférieures à 15 hertz ne produisent aucune sensation sonore. Au-dessus de 20 000 hertz, l’audibilité des sons disparaît chez la majorité des êtres humains. En fait, le seuil d’audibilité diminue en fréquence avec l’âge; il dépend également de l’intensité. Cependant, le fait important est qu’il existe des fréquences au-delà desquelles, quelle que soit l’intensité, les ondes acoustiques ne sont pas perçues: on les appelle ultrasons. Ils jouent un rôle important dans l’acoustique moderne.


Dans la nature, il y a en fait très peu de sons purs. Les sons réels, lorsqu’ils sont périodiques, sont des combinaisons plus ou moins compliquées de sons partiels sinusoïdaux de fréquences définies. Une ou plusieurs fréquences sont en général prépondérantes et donnent au son une qualité physiologique particulière: le timbre.

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