L'acoustique architecturale ne se réduit pas systématiquement
à la chasse aux nuisances. Elle intervient aussi dans la conception des
salles de spectacle, des amphithéâtres ou des salles de séjour
afin de leur donner de bonnes caractéristiques sonores. Comme tout volume
d'air clos, les pièces ont une fréquence de résonance.
La première tâche de l'acousticien consiste à en calculer
les dimensions pour que leurs fréquences propres soient situées
en dehors du champ de l'audition humaine, en général dans le domaine
des infrasons. Les trains et les métros, qui produisent des fréquences
de ce type, font souvent trembler les maisons du voisinage lorsqu'une isolation
spécifique n'a pas été prévue.
La deuxième tâche de l'architecte acousticien consiste à
contrôler le temps de réverbération de la salle qu'il doit
traiter. À l'extérieur, les sons se dispersent dans l'air. Entre
quatre murs, ils se réfléchissent d'autant mieux que les parois
sont lisses et d'autant plus longtemps que la pièce est grande. La réverbération
du son dans les églises illustre bien ce phénomène. Dans
une salle de concert ou de congrès, les diverses réflexions des
sons sur les murs doivent être amorties, pour conserver la bonne intelligibilité
des paroles ou de la musique. Une fois calculé le temps de réverbération
souhaité, l'acousticien place différents matériaux absorbants
à des endroits des parois et du plafond.
Comme le luthier qui fabrique un violon, le sonorisateur qui égalise
les fréquences pendant un concert ou l'ingénieur du son qui prend
soin d'enregistrer les musiciens
au volume optimal en revient au même problème: éliminer
les bruits indésirables ou dompter certaines de leurs composantes; pour
ce faire, il compose avec les lois de la mécanique des ondes et avec
les particularités physiologiques de l'oreille
humaine.